Les condonnés constituaient une confrérie de prêtres, de clercs et de laïcs
qui consacraient leur vie entière au service des malades.
Le qualificatif condonné provient du latin condonatus: qui s'est donné sans réserve.
L'ordonnance de février 1344, citée par L. Merlet mentionne:
8 frères prêtres, dont le Maître de l'Hôtel-Dieu et le curé de Chauffours
6 frères clercs
4 frères et au moins 4 soeurs tous laïcs
5 frères prêtres sont mentionnés dans les notesde Rabourdin de 1788.
Créée en 1633 à l'initiative de Saint Vincent de Paul,
La Compagnie des Dames de la Charité fut dirigée par Louise de Marillac,
veuve d'Antoine Le Gras, secrétaire des commandements de la reine Marie de Médicis.
Sainte Louise de Marillac effectua un pélerinage à Chartres du 14 au 17 octobre 1644.
Avant de décéder le 15 mars 1660 à Paris, la sainte n'oublia pas Chartres:
elle fit don de ses biens e revenus à la Congrégation de la Mission de Saint-Lazare,
"à la charge par le Supérieur Général d'icelle d'envoyer des Soeurs de la Charité
en nombre suffisant à Chartres, pout y avoir soin gratuitement
des pauvres malades de l'Hôtel-Dieu Notre-Dame."
Ce qui fut fait en 1664.
9 soeurs sont mentionnées dans les notes de Rabourdin du 18 février 1791.
12 soeurs sont mentionnéesdans le Règlement du Service Intérieur
de l'Hôtel-Dieu du 20 avril 1837:
1 soeur supérieure qui, "sans office particulier, demeure chargée de surveiller
toutes les parties de l'établissement, et surtout
d'assurer le bon ordre et l'exécution des prescriptions médicales."
2 affectées à la lingerie
2 affectées à la pharmacie
1 affectée à la cuisine
4 affectées aux salles des malades
1 affectée aux enfants trouvés
1 affectée à la chapelle
Une 13e affectée à la lingerie en 1852
Une 14e affectée à la surveillance de nuit en 1853
Une 15e affectée à la surveillance des vénériennes en 1855
LES TRAITÉS
Les rapports entre la Compagnie et l'Hôtel-Dieu de Chartres firent l'objet
de deux conventions ou traités: le premier conclu en janvier 1665,
postérieurement à l'installation des soeurs à Chartres,
le second le 28 octobre 1839.
Extraits du traité de 1665
"Et pour ce qui est du temporel en ce qui regarde le service des Pauvres Malades
et du gouvernement du dit Hôtel-Dieu, les dites filles seront entièrement sous l'authorité
et la dépendance des dits sieurs administrateurs qui leur ordonneront pour cela
ce qui leur plaira et elles leur obeïront entièrement, en sorte que
dans les cas de besoins pressants et urgentes nécessitéz elles auront soing
d'avancer ou différer leurts exercices spirituels pour aller promptement où la nécessité
et le service des Pauvres les appellera."
"Seront nouries et entretenües de toutes sortes d'habits sans que l'on leur puisse changer d'étofe, ny couleur, ny formes d'aucun
aux dépents du dit hôtel dieu et traitées de médicaments et vivres si elles tombent malades."
"Ne seront point obligées de veiller les malades hors des sales du dit hôtel Dieu
si ce ne sont femmes et qui soyent en l'Enclos du dit Hôtel dieu
Comme les Chambres des Gésines,
mais elles ne se trouveront jamais à leurs accouchements."
"Elle ( la soeur servante ) aura soin que les dits Pauvres soient visités une fois le jour
par le médecin, apoticaire et chirurgien, lesquels s'ils ne font leur devoir
envers les dits Pauvres elle en avertira les dits Sieurs Administrateurs."
Extrait du traité de 1839
"Article 11 - Les filles de la charité ne recevront aucun pensionnaire et ne soigneront point
les femmes et les filles de mauvaise vie, ni les personnes atteintes du mal qui en procède.
Elles ne soigneront pas non plus les personnes riches
ni les femmes dans leurs accouchements.
Elles ne veilleront aucun malade en ville, de quelque sexe, état ou condition qu'il soit."
LES JOURNÉES D'UNE SOEUR
04h00: lever
04h30: ORAISON
05h00: distribution des médicaments (1/2h)
05h30: MESSE
06h00: déjeuner
06h30: service des malades (5h)
11h30: diner
12h00: service des malades (1/2h)
12h30: pause
13h00: service des malades (1h)
14h00: lecture
14h30: service des malades (3h))
17h30: ORAISON
18h00: souper
18h30: service des malades (1h)
19h30: pause
20h00: PRIÈRE et coucher
Temps passé auprès des malades: 11h
L'aumônier a la charge d'assurer le service religieux au sein de l'établissement
Le premier aumônier fut nommé le 15 frimaire 11 ( 6 décembre 1802 )
Avant cette date, le service était assuré par les frères prêtres.
La messe était célébrée chaque matin:
jusqu'en 1819 dans la chapelle située à l'extrémité NE de la Salle St Côme
( chapelle consacrée à St Denis )
depuis de 27 septembre 1819 dans la chapelle située
à l'angle de la rue de l'Hôtel-Dieu et de la rue Percheronne
( chapelle consacrée à St Vincent de Paul )
Antérieurement à la Révolution, médecins et chirurgiens étaient nommmés par le Chapître.
Postérieuremet à la Révolution, ils furent nommés par le Préfet, puis par la CA.
LES MÉÐECINS
A partir de 1840, deux médecins assureront le service médical de l'Hôtel-Dieu:
1793-1802: Pierre Joseph MARIE ( de SAINT URSIN )
1802-1840: Louis Richard COSME
1840-1864: Augustin DURAND
1840-1864: Louis Rodolphe GRESLOU
1865-1873: Louis Eugène ROCQUE
1865-1873: Amilcar Alexandre VOYET
LES CHIRURGIENS
A partir de 1848, l'Hôtel-Dieu sera doté d'un second chirurgien:
1777-1817: JeanJacques gaspard PHILIPPE
1817-1829: Louis jean GUILLERAULT
1829-1848: Louis MAUNOURY
1848-1878: Alphonse MAUNOURY
1848-1894: Alphonse SALMON
Extrait de la délibération de la Commission Administrative
du 5 frimaire 10 ( 26 novembre 1801 )
"L'administration arrête que l'hospice fournira un local commode pour le cours d'accouchement
et la nourriture aux femmes de la campagne qui le suivront."
(1802)-1804: JOLIVET
1804-1859: Louise CHEVALLIER/HETZEL
1859-1897: TUVACHE